Promenade








Tu n'as marché qu'à mes côtés
Tu m'as longée
Tu croyais modeler de tes doigts des formes pour mon ombre
Ravi devant tant de possibles esquisses
Souvent
Tu te retournais
Tentais de m'effacer
Quand le poids de mes estampes pesait trop sur ta nuque
Je n'étais pas qu'un souffle
Et de ça
Tu ne pouvais pas ne pas m'en vouloir
J'étais lourde
Tendue
Arquée aux paradoxes
N'oubliant jamais rien dans le lavis des mots
Toujours distante
Ardente à la réalité
Tu n'as que glissé sur moi
Tu voulais m'adopter
Me rendre aimable
N'entendre dans mes silences
Que l'écho de ta voix
Alors tu m'expliquais
Tu n'as marché qu'à mes côtés
Sans jamais pouvoir imaginer
D'autres points du jour
Que ceux que tu connais
Des aubes figées au temps
Comme des sépulcres
Tu n'as que marché à mes côtés
Sans savoir
Que je t'observais
Te mesurais
Pendant que tu me longeais
Concentrée sur l'écart
Jusqu'à pouvoir tracer tous tes angles
Sous la précision de ce trait
Tu gîs
Désarticulé






9 juin 2019